Explorateur des rapports pays par pays publiques
Résumé
Alstadsæter et al. fournissent une ventilation par pays de la propriété de la richesse offshore. Ils montrent en outre que les mesures de l’inégalité de la richesse augmentent si la distribution inégale de la richesse offshore cachée est prise en compte. Tout d’abord, les auteurs actualisent les estimations de la richesse offshore mondiale proposées par Zucman (2013), qui s’appuient sur trois sources d’information : les statistiques détaillées de la Banque nationale suisse (BNS) sur les fonds gérés par les banques suisses pour le compte d’étrangers, les divulgations des principaux paradis fiscaux concernant la propriété étrangère des dépôts bancaires détenus dans leurs banques et les anomalies que l’on peut observer dans les séries du FMI sur les investissements de portefeuille transfrontaliers. Les auteurs constatent que 8 % de la richesse financière des ménages dans le monde, soit 10 % du PIB mondial, est détenue dans des paradis fiscaux, sans qu’aucune tendance temporelle particulière ne soit observée au cours des années 2000.
Deuxièmement, les auteurs proposent une attribution pays par pays de leur estimation de 5,6 trillions USD de richesse offshore en se concentrant sur l’année 2007. Ils attribuent la richesse détenue en Suisse en utilisant les statistiques de la BNS sur les dépôts fiduciaires détenus à l’étranger et recoupent la distribution résultante avec la base de clients de HSBC Suisse, révélée en 2007 lors des “Swiss leaks”. Puis, ils étendent cette distribution aux autres paradis fiscaux qui ont commencé à publier des statistiques bancaires bilatérales via la Banque des règlements internationaux en 2016. A titre d’exemple, si 5% des dépôts détenus à Jersey sont déclarés comme provenant d’Allemagne, cette dernière se voit attribuer 5% de la richesse financière totale estimée détenue à Jersey. Les résultats par pays révèlent des différences majeures entre les pays. Mesuré en pourcentage du PIB de leur pays, les contribuables scandinaves possèdent relativement peu de richesse offshore (quelques points de pourcentage), les contribuables d’Europe continentale en possèdent environ 15% et en Russie, dans les pays du Golfe et dans certains pays d’Amérique latine, le pourcentage atteint 60%.
Troisièmement, Alstadsæter et al. soutiennent que la richesse offshore cachée ne se reflète pas dans les déclarations d’impôts traditionnellement utilisées pour évaluer les inégalités de richesse. Leurs résultats indiquent que la propriété de la richesse offshore est très concentrée au sommet de la distribution de la richesse, avec 80% appartenant aux 0,1% des ménages les plus riches. Ils révisent donc les estimations existantes de la part de la richesse des 0,01 % les plus riches. Cela conduit à des corrections à la hausse de l’inégalité de la richesse, bien qu’avec une hétérogénéité significative entre les pays.
Principaux résultats
Implications politiques
Données
Pour leurs estimations du montant de la richesse détenue dans les paradis fiscaux au niveau mondial, les auteurs combinent les statistiques de la Banque nationale suisse (BNS), les informations publiées par divers paradis fiscaux sur les dépôts bancaires détenus par des étrangers sur leur sol et les séries d’investissements de portefeuille transfrontaliers du FMI.
La richesse offshore est répartie entre les pays sur la base des données de la BNS et des statistiques bancaires locales enrichies de 2016 de la Banque des règlements internationaux (BRI). Ces répartitions sont comparées aux données de fuites recueillies par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). [en savoir plus sur ces sources de données]
Méthodologie
Dans cette étude, les auteurs développent des analyses descriptives de macro-données. Ils vérifient la robustesse de leurs estimations en se basant sur les fuites de données au niveau individuel.
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L’article original peut être trouvé sur le site du Journal of Public Economics ou téléchargé sur le site de Gabriel Zucman. [pdf]
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