Auteurs : Annette Alstadsæter, Bluebery Planterose, Gabriel Zucman, Andreas Økland
Cet article analyse un micro-dossier unique capturant la propriété d’environ 800 000 biens à Dubaï. Nous utilisons cet ensemble de données pour documenter les modèles d’investissements immobiliers transfrontaliers, un angle mort dans l’analyse de la mondialisation financière. Nous obtenons quatre résultats principaux. Premièrement, l’immobilier offshore à Dubaï est important : au moins 146 milliards de dollars de richesse étrangère sont investis dans le marché immobilier de Dubaï. C’est deux fois plus que l’immobilier détenu à Londres par des étrangers via des sociétés écrans. Deuxièmement, la proximité géographique et les liens historiques sont des déterminants clés des investissements étrangers à Dubaï. Environ 20 % des biens immobiliers offshore de Dubaï sont détenus par des investisseurs indiens et 10 % par des investisseurs britanniques ; les autres grands pays investisseurs sont le Pakistan, les pays du Golfe, l’Iran, le Canada, la Russie et les États-Unis. Ces tendances se maintiennent lorsque l’on se concentre sur les quartiers les plus aisés, à la différence près que les investissements indiens deviennent relativement plus faibles et les investissements russes plus importants.
Troisièmement, un certain nombre de pays en proie à des conflits et d’autocraties détiennent des avoirs importants à Dubaï par rapport à la taille de leur économie, équivalant à 5 %-10 % de leur PIB. Cela suggère que la position officielle nette des actifs étrangers d’un certain nombre d’économies à faible revenu est considérablement sous-estimée. Enfin, en faisant correspondre les biens immobiliers détenus par des Norvégiens aux registres administratifs des impôts en Norvège, nous constatons que la probabilité de posséder des biens immobiliers offshore augmente avec la richesse, y compris dans le haut de la distribution de la richesse. Environ 70 % des propriétés de Dubaï détenues par des contribuables norvégiens n’ont pas été déclarées à des fins fiscales en 2019. Ces résultats suggèrent que le manque d’échange transfrontalier d’informations sur la propriété immobilière est un problème important pour l’application de la fiscalité.
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